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Je suis enceinte : dois-je muscler mon périnée ?

C’est le mot qui résonne aux oreilles de toutes les jeunes mamans : le périnée. Oui mais voilà. Si aujourd’hui, en France on prend le temps de le rééduquer post-partum, le périnée mériterait d’être sollicité tout au long de la vie des sportives et pendant la grossesse. MomOut vous explique tout ce que vous devriez savoir pour un périnée en super état !

C’est un ensemble de muscles méconnus de la plupart des femmes. Le périnée fait son apparition auprès de la majorité des femmes au moment de la première grossesse ou juste après un accouchement.

Tout d’abord, qu’est-ce que le périnée ? D’après Le Robert, on peut le définir comme l’ensemble des tissus qui forment le plancher du petit bassin, entre l’anus et les parties génitales. En gros, c’est lui qui vous permet de retenir une envie pressante et qui permet aux organes de ne pas souffrir de la gravité.

« Apprendre à relâcher son périnée, c’est un vrai travail. Un périnée compétent n’est pas forcément un périnée très fort. Il doit être capable de se contracter avec force au bon moment mais aussi de se relâcher lorsqu’on le lui demande »

— Paul Grandemange, Kinésithérapeute-Ostéopathe, cofondateur de Fizimed

Relâchement

Durant la grossesse, il est sollicité par le poids de l’utérus et du bébé, puis, mis à rude épreuve lors de l’accouchement pour permettre le passage du bébé. Hors grossesse, la majorité des sportives cherchent à tonifier leur périnée. « Une fois enceinte, il faut aussi qu’elles apprennent à le relâcher », annonce Paul Grandemange, kinésithérapeute du sport et directeur médical/ co-fondateur de Fizimed et de la sonde de rééducation Emy.

Car pour favoriser le passage du bébé, le périnée doit être capable de se faire souple. « Apprendre à relâcher son périnée, c’est un vrai travail. Un périnée compétent n’est pas forcément un périnée très fort. Il doit être capable de se contracter avec force au bon moment mais aussi de se relâcher lorsqu’on le lui demande », explique Paul Grandemange.

D’ailleurs, certaines mamans sportives constatent que leur périnée, très tonique, les a quelque peu desservis durant leur accouchement. Comme en témoigne Elodie, coache sportive et maman.

« Pour ma part je ne l’ai pas suffisamment assoupli pendant la grossesse et mon périnée, trop fort, m’a bien gêné à l’accouchement ! On a voulu me faire une épisiotomie car les muscles étaient trop raides et la tête du bébé a eu du mal à passer. J’ai refusé et je n’ai eu qu’une petite déchirure mais qui aurait pu être évitée si j’avais travaillé davantage le relâchement. »

Elodie, Sweetfitness coaching.
Le ballon est un excellent outil pour relâcher le périnée. Photo de Filipa, ambassadrice MomOut Family et coache sportive.

Des sportives averties

Le travail du périnée durant la grossesse doit se faire au cas par cas et selon la tonicité de ce dernier. Une femme enceinte ne doit pas avoir de fuites urinaires ! Si c’est le cas, un travail de tonification du périnée est tout à fait envisageable durant les 9 mois de grossesse.

Certaines mamans sportives, connaissent particulièrement bien leur corps et anticipent les désagréments qui pourraient survenir durant la grossesse et l’accouchement. C’est le cas de Marie Bozzo.

Marie Bozzi, en randonnée avec son mari pendant sa grossesse.

Dès le début de ma grossesse, j’ai commencé le yoga prénatal avec l’appli Down Dog. J’ai pris conscience de mon périnée tôt dans ma grossesse. Je m’efforçais durant chaque effort sportif de le contracter. Ça valait pour le crossfit, le fitness, le yoga. Je pense que cette conscience et le yoga prénatal m’ont beaucoup aidé lors de l’accouchement. A la fois pour la respiration, qui m’a permis de gérer la douleur sans péridurale, et pour la souplesse que ça a pu apporter à mon périnée (pas d’épisiotomie, juste un point interne). J’ai constaté après l’accouchement que je ne rencontrais pas cette difficulté à sentir mon périnée dont parlent plusieurs femmes. J’ai pu avoir une sensation de pesanteur qui s’est atténuée avec quelques séances de pilates et des sessions de sonde périnéale prescrites par ma sage-femme. C’est la seule rééducation qu’elle m’a prescrit car j’ai eu dans le passé des épisodes d’urgenturie (envies trop pressantes d’uriner). En dehors de cela, elle a évalué la tonicité de mon périnée à 5/5.

Marie

(Ré)éducation

Il existe plusieurs méthodes de travail du périnée, dont une dite manuelle et une autre par sonde. La méthode manuelle se pratique auprès d’une sage-femme ou d’un kinésithérapeute et consiste à contracter son périnée sur les doigts du praticien qui évalue sa tonicité.

La seconde méthode, par sonde, se pratique à domicile ou en cabinet grâce à une sonde vaginale qui évalue la tonicité du périnée suivant des exercices demandés. Il n’y a pas de méthode meilleure qu’une autre, la rééducation se fait au cas par cas selon les femmes, leur souhait et leur besoin.

Pour Paul Grandemange, il y a un véritable manque de connaissance du périnée :

« La question du périnée devrait être abordée dès l’école primaire ! Chaque petite fille devrait comprendre son importance et surtout en avoir conscience, savoir l’utiliser. Cela éviterait bien des désagréments aux femmes durant leurs grossesses. »

Il pointe également le manque de recherche autour du périnée qui engendre un grand flou:

« Il n’y a pas de débouché économique sur la question du périnée, ou très peu, donc très peu de recherche. Cela créé une incompréhension de la part du corps médical et chacun y va de son avis », poursuit le kinésithérapeute du sport avant d’ajouter : « Dans tous les cas, il faut arrêter les généralités sur le périnée. Chez une minorité de femmes la rééducation ne sera pas nécessaire, cela est mis en évidence lors d’un bilan qui est indispensable. La plupart des femmes bénéficieront de la rééducation et oui il est possible de solliciter son périnée durant la grossesse. »

Alors haut les cœurs les futures mamans sportives ! Maintenant que vous savez qu’un périnée trop tonique n’est pas forcément un atout et que l’apprentissage du relâchement périnéal est possible, n’hésitez pas à consulter votre sage-femme, votre kiné ou votre gynécologue pour en discuter. Un travail en amont de l’accouchement est possible. D’ailleurs, la rééducation périnéale se pratique tout au long de la vie, même des années après avoir accouché. Alors n’hésitez plus !

Vous connaissez Fizimed?

4 associés fondateurs avec des compétences complémentaires qui se rencontrent autour du désir de faire un projet mêlant médical et ingénierie technique dans le milieu sportif. Leur attention se porte rapidement sur le périnée. Ils sont effarés par le nombre de problèmes que rencontrent les femmes : gènes familiales, sociale, professionnelle. Ils décident de créer une solution efficace pour gérer ça à domicile.

Paul Grandemange, notre témoin pour cet article, est cofondateur et directeur médical de Fizimed.

Margot Ziegler, ambassadrice MomOut et rédactrice.

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