Portrait d’une semi-marathonienne qui n’aime pas la course à pied
Quand elle a repris le boulot après sa première grossesse, Diane pensait qu’en reprenant à 80% elle aurait le mode de vie qui lui convient.
Elle voulait transmettre à sa fille l’importance de faire des choix qui mettent le sens au cœur de la vie. Mais avec les contraintes de son poste d’ingénieure, même à 80%, elle ne montrait plus l’exemple.
Elle a alors entrepris une reconversion pour devenir photographe. Plongeons dans le parcours inspirant de Diane, Loïc, et leurs deux enfants Noémie et Thibault .
Une sportive qui n’aime pas l’endurance.
Avant de devenir mère, Diane est une ingénieure en télécom, épanouie, sportive mais sans trop forcer. Elle déteste l’endurance mais aime bien la rando qu’elle fait à son rythme. Elle n’aime pas trop le cardio non plus. Elle aime bien le badminton car c’est plus cérébral que physique.
« En bad, on peut faire des choses incroyables juste en étant intelligente et stratège.».
Le badminton c’est son sport, elle est bien classée au niveau régional, c’est l’activité qui qui l’a amenée à une pratique un peu plus physique et cardio.
Quand elle rencontre Loïc, qui lui est très sportif, elle élargit un peu sa pratique et le sport entre à part entière dans son mode de vie. Il lui fait découvrir le ski de fond qu’il pratique depuis l’enfance.
Lorsqu’ils essaient d’avoir un enfant, avec quelque difficulté, Diane a besoin de défi physique pour mieux vivre cette attente et lâcher prise sur ce projet bébé qui n’avançait pas. Elle n’aime pas trop courir mais elle a besoin de savoir ce dont elle est capable. Elle s’inscrit à un semi-marathon et commence un plan d’entrainement.
Trois semaines après cette décision, elle tombe enceinte.
Une première grossesse sportive
Badminton, course à pied et vélo enceinte
Avec l’accord de son sage-femme, Diane continue de préparer son semi-marathon. Elle s’engage à abandonner si elle ne se sent pas bien. Elle n’essaie pas de performer et la course se passe bien. Diane est donc finisheuse d’un semi-marathon à 3 mois de grossesse.
Elle n’a pas « décidé » de mener une grossesse sportive, ça s’est déroulé naturellement. Le sport faisait partie de son quotidien et rien dans sa grossesse ne justifiait de mettre fin à cet équilibre.
Elle a continué le Badminton tant qu’elle se sentait bien, jusqu’à 6 mois environ. Sans forcer et sans tournoi. Mais elle a une amie enceinte qui fait des compétitions, si elle s’en sent capable c’est ok. Chacune être à l’écoute de ses sensations.
« L’important c’est de s’écouter et de se faire confiance. On ose pas assez se faire confiance »
Elle a décidé d’arrêter le badminton et la course (5 mois de grossesse) quand ses sensations devenaient moins bonnes, mais a continué la marche et le vélo jusqu’au terme.
« J’ai marché 10 km la veille de mon accouchement, c’est peut-être pour ça qu’e ma fille est arrivée d’ailleurs »
Une reprise rapide après l’accouchement.
« Les premières semaines étaient un enfer. »
Devoir limiter l’activité physique alors que dès le lendemain de l’accouchement, elle se sentait en pleine forme, ce fut une véritable frustration.
Dès qu’elle a pu s’y remettre, elle l’a fait à fond. Et pour quelqu’un qui n’aime pas l’endurance elle va vous étonner.
Une course à 6 mois Post partum
« j’ai profité que mon entreprise cherchait des gens pour compléter l’équipe une équipe pour Marseille Cassis»
Elle s’est donc inscrite à un 20km, 300 D+ à 6 mois post partum avec un bébé allaité. La machine était lancée.
Un choix de vie
C’est quelques mois plus tard qu’elle décidera de se reconvertir. Pour être plus alignée avec la vision de la vie qu’elle voulait transmettre à Noémie. Aujourd’hui elle ne regrette pas sa décision, l’entreprenariat lui permet notamment de moduler son emploi du temps pour être présente pour les enfants si nécessaire, mais aussi pour caler du sport en journée.
« Là par exemple, après notre interview, j’ai RDV à 11H pour une séance de Bad avec un copain »
Une deuxième grossesse
La deuxième grossesse a été plus éprouvante. Elle continuait une activité physique régulière mais avec un bébé à la maison , la charge mentale n’est pas la même. Elle a adapté sa pratique différemment. Elle a pris un vélo électrique pour pouvoir en faire jusqu’à son terme.
Elle a poursuivi une activité physique jusqu’à terme, et elle se sentait physiquement en forme. Mais la fatigue psychologique était là.
Loïc et elle ont mis plus de temps après la grossesse à se remettre de la fatigue et à trouver un rythme.
Le sport et la famille
Thibault a deux ans et demi, Diane est maintenant photographe depuis 3 ans…
C’est quoi la routine sportive d’une telle famille ?
La rando en famille
Très naturellement Diane et Loïc ont randonné avec leurs enfants. Comme ils habitent en ville et qu’ils aiment le sport ils partent se ressourcer en nature à chaque vacances, et la rando fait partie de leur programme. Ils ne sont jamais demandés s’ils pouvaient ou pas. Le porte bébé étant leur meilleur ami, les enfants ont fait déjà pas mal de kilomètres avant leurs premiers pas.
Le ski de fond en amoureux
Diane et Loïc continuent de le pratiquer en amoureux. Ils partent à la montagne avec les grands parents qui gardent les petits pendant leur sorties enneigées. C’est un moment de retrouvaille en couple. Ça permet à Diane de se sentir bien, surtout après la période des fête, quelques jours d’effort intense remettent de l’équilibre.
« et je peux manger du fromage sans culpabiliser »
Le sport en club chaque semaine
Pour leur équilibre, ils pratiquent chacun une activité en club. Diane pratique le Badminton et Loïc le Handball. Ce « temps pour soi » est devenu indispensable, plus encore avec les enfants.
Les enfants commencent à vouloir faire pareil et Noémie est inscrite depuis cette année au Baby Badminton.
Le Yoga en famille.
Depuis tout petits, ses enfants ont l’habitude du Yoga. La famille a choisi un jeu de Yoga qui permet de rendre le zen ludique et de partager ces moments en familles.
La course comme exutoire
Diane le dis et le redis, elle n’aime pas courir. Elle le fait « pour se bouger les fesses ».
Après deux semi-marathon dont un enceinte et un à 6 mois post-partum, on dirait que ce que Diane aime dans la course, c’est le challenge.
C’est également que c’est un sport qui permet de vraiment se défouler, sans matériel et sans lieu dédié.
Le sport est un vecteur de bien-être. Si ça va pas, Diane a besoin de se dépenser et ça lui permet d’être plus zen dans son quotidien.
« si je suis pas bien, et que je n’ai pas de séance de bad prévue, je vais courir »
Ambassadrice MomOut
Pour Diane, MomOut est « un projet d’utilité publique »
Pour elle le sport et l’activité physique pendant la grossesse et le post partum devrait être beaucoup plus mis en avant.
« On soigne la dépression « classique » en prescrivant de l’activité physique, et à côté de ça on dit aux femmes en dépression post partum qu’elles sont de petites choses fragiles et qu’elles doivent se reposer «
Aux jeunes et futures mamans elle dit:
« tu fais bien ta vie comme tu veux. Que tu te fasses plaisir ou pas, y’a des gens qui vont râler, alors fais toi plaisir. »
Diane est photographe et portraitiste. Elle s’attache à raconter des histoires grâce à l’image. Découvrez son travail sur son site
crédits photo Diane Sevrin et Sandra Lacroix pour la photo de couverture